Boire une eau limpide ?

Pour la plupart des riverains, la clarté de l’eau est un indice concret de la qualité de l’eau de leur lac et avec raison. En effet plus l’eau d’un lac est limpide, plus grande est sa qualité de façon générale. Cependant si cela est vrai concernant les propriétés physico-chimiques de l’eau d’un lac, cela ne l’est pas nécessairement du point de vue microbiologique. En effet, une eau claire n’est pas nécessairement dépourvue d’une contamination microbienne. De ce point vu la clarté de l’eau peut-être un indice trompeur. Il faut donc s’en méfier avant de la boire. D’ailleurs, LACS ET CHALETS vous déconseille de boire l’eau d’un lac en tout temps à moins d’avoir un système de traitement approprié.

https://www.lacsetchalets.com/article/peut-on-boire-leau-dun-lac

 

Une méthode italienne

On mesure la transparence de l’eau à l’aide d’un disque de Secchi, du nom du physicien italien Angelo Secchi, un jésuite, qui a développé cette technique dès 1865 dans les eaux de la Méditerranée. Cette technique est devenue au fil du temps une référence internationale et permet de faire des comparaisons entre tous les lacs et les étangs du monde.

Le matériel est constitué d’un disque de 20 cm de diamètre, blanc ou peint en quatre quadrants, deux blancs deux noirs, lesté en son centre et descendu au bout d’un câble gradué. La méthode de lecture consiste à noter la profondeur à laquelle il disparaît de la vue de l’observateur à la descente, ainsi que celle à laquelle il réapparaît à la remontée, la moyenne des deux lectures correspondant à la transparence. À titre informatif, au Québec méridional, la transparence des excellents lacs varie entre 5 et 7 m au cours l’été.

La clarté de l’eau d’un lac peut être diminuée par une trop forte présence d’algues, elle-même causée par des apports importants en éléments nutritifs, dont le phosphore, par la présence de sédiments en suspension provenant des tributaires, de l’érosion des rives ou encore du fond des lacs de faible profondeur, et par la présence d’éléments dissous tels que le carbone, soit la matière organique dissoute provenant des tourbières et des milieux forestiers présents dans le bassin versant.

Surtout pour des lacs profonds

Dans les lacs profonds, disons ceux dont la profondeur moyenne est de plus de 5 m, la mesure de la transparence de l’eau est un excellent indicateur de l’état trophique d’un lac, soit son stade de vieillissement. Un lac profond présentant une transparence de moins de 3 m, ou même 2 m, est généralement un lac problématique. L’achat d’une résidence sur les rives de tels lacs doit être fait en toute connaissance de cause. D’autre part, un lac peu profond peut présenter une faible transparence du fait que l’instrument de mesure peut se retrouver sur le fond du lac alors que l’eau est limpide. Il demeure important de bien comprendre le contexte environnemental de son lac pour bien interpréter les lectures de transparence.

https://www.lacsetchalets.com/protection-et-restauration-des-lacs-du-quebec

La mesure de la transparence de l’eau d’un lac à l’aide du disque de Secchi demeure un bon moyen de suivre son évolution dans le temps sans avoir à dépenser des frais de laboratoires. C’est une méthode empirique, mais suffisamment robuste pour servir d’indicateur. Des centaines de lacs au Québec font l’objet d’une telle mesure. Il est d’ailleurs possible de comparer les données de son lac avec d’autres à partir du portail du Réseau québécois de surveillance volontaire des lacs:

http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/rsvl/relais/index.asp

 

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