Le beau temps s’installe graduellement et l’envie d’une promenade sur l’eau est irrépressible ? Attention ! Certains lacs viennent à peine de perdre leur couvert de glace. Se retrouver à l’eau par accident pourrait devenir dramatique en raison des effets de l’hypothermie.
L’hypothermie par immersion est la réduction de la température normale du corps par immersion dans l’eau. Sauf dans les eaux tropicales dont la température est supérieure à 20-25°C, c’est le principal danger que courent ceux qui sont exposés à une immersion prolongée. Le décès, par arrêt du coeur, se produit généralement lorsque la température normale, d’environ 37,6°C, descend en dessous de 25,9°C.
L’eau froide a pour effet d’abaisser la température du corps. Cela entraîne un ralentissement du rythme cardiaque comme du métabolisme, et une augmentation de la quantité de bioxyde de carbone dans le sang. Les facultés mentales de la victime sont alors amoindries et cela peut jouer un rôle important dans ses chances de survie. De nombreux récits de naufrages et d’accidents dans les eaux froides indiquent que les victimes peuvent avoir l’esprit troublé et délirer, ce qui augmente d’autant le risque de décès par hypothermie. Le temps de survie d’une personne dans l’eau dépend de la température de l’eau de surface, du genre de vêtement porté par la victime et, à un degré moindre, du comportement de celle-ci. Les durées approximatives de survie sont indiquées dans le tableau suivant. Celles-ci peuvent varier selon le physique des victimes. Par exemple, les gens maigres souffrent d’hypothermie plus rapidement que les personnes grasses. Les gens extrêmement gras peuvent demeurer presque indéfiniment dans des eaux dont la température est proche du point de congélation, pourvu qu’ils soient habillés chaudement.
TEMPÉRATURE (CELCIUS) TEMPS DE CONSCIENCE (min) TEMPS DE SURVIE(min)
0 15 15-45
0-5 15-30 30-90
5-10 30-60 60-3h
10-15 60-2h 60-6h
15-20 2h-7h 2h-40h
20-25 3-12h 3h – +
Le degré d’hypothermie peut être réduit par un comportement et un équipement appropriés. Cela a été démontré hors de tout doute par des chercheurs qui ont attentivement étudié plus de 500 cas d’immersion à des températures variant de 4 à 16°C. Ils ont découvert que si les régions exothermiques du corps étaient protégées, le temps de survie augmentait. La position foetale a été recommandée pour les personnes seules et le « pelotonnement » pour les petits groupes. Notez que ces deux méthodes nécessitent des bouées ou gilets de sauvetage. Dans la position foetale, il faut tenir les avant-bras fermement contre les côtés de la poitrine, garder les cuisses ensemble et relever les genoux pour protéger la région de l’aine. Dans la position du « pelotonnement », les gens se font face et se tiennent le plus près possible les uns des autres.
Ces positions permettent jusqu’à 4 h de survie dans des eaux à 9°C, environ le double de temps de résistance d’un nageur et une fois et demie celui d’une personne en position passive. Les scientifiques ont aussi contribué à la conception de gilets de sauvetage et à la mise au point de méthodes de traitement des victimes de l’hypothermie. Par exemple, ils ont découvert que le réchauffement externe d’une personne souffrant d’hypothermie peut accélérer la mort de celle-ci en raison de l’effort supplémentaire, que le coeur doit fournir lorsque les vaisseaux capillaires se dilatent. Les couvertures seules sont peu utiles parce que la peau de la victime ne dégage pas de chaleur. Le meilleur traitement consiste à faire inhaler, à la personne incommodée, de la vapeur à température contrôlée, ce qui amène la chaleur où il faut, c’est-à-dire dans les organes internes.
LACS ET CHALETS