Qu’il serve à ranger le canot, amarrer le bateau, se prélasser au soleil ou comme rampe de lancement de vos jeunes dans le lac, le quai idéal doit être durable et respectueux de l’environnement.
Lorsque l’on envisage l’aménagement d’un quai, il importe de bien comprendre que celui-ci sera un lien entre la terre et l’eau, un lien qui peut parfois être houleux.Un quai bien conçu doit tenir compte des contraintes liées à son site (présence ou non de wakeboard), aux utilisations projetées et aux possibles impacts environnementaux.
ÉCORESPONSABLE
Les rives des lacs sont des écosystèmes fragiles que l’implantation d’un quai peut facilement perturber. Il importe donc d’en réduire au minimum l’impact sur son milieu. Un quai ne doit pas contribuer à la dégradation des rives et du littoral du lac où il se trouve. Pour ce faire, il importe de s’assurer la libre circulation des eaux sous le quai et prévenir l’érosion des rives dans son voisinage immédiat.
Dès qu’un obstacle empêche les eaux de circuler librement sous le quai, le littoral se dégrade à proximité de celui-ci. Cela se manifeste par une augmentation marquée des dépôts de sédiments et par l’envahissement de plantes aquatiques et/ou d’algues.
La couverture végétale qu’on retrouve naturellement sur les rives d’un lac retient le sol et prévient son érosion. En aménageant l’accès au futur quai, il faut veiller à limiter au minimum l’élimination de la végétation naturelle.
FORME ET MATÉRIAUX
A quels usages servira la structure? La réponse à cette question déterminera la forme optimale du futur quai. Rappelez-vous: plus un quai est gros, plus il est stable — ce qui est souhaitable — mais plus il risque d’avoir un impact négatif sur l’environnement et plus son coût de revient sera élevé.
Les formes les plus courantes sont toutes des variations sur un même thème: le rectangle. Le quai, se prolongeant en ligne droite de la rive vers l’intérieur du lac est l’expression la plus simple de ce principe. Les variantes les plus courantes et les plus pratiques sont en forme de U, de T ou de L, les deux dernières étant particulièrement prisées à cause de leur stabilité accrue et de leur facilité à séparer les zones d’activité en fonction des besoins.
À noter qu’il est généralement interdit, sauf exception justifié, de construire des quais de plus de 20 m carré2. Il est fortement suggéré de se renseigner au service d’urbanisme de vos municipalités avant de faire l’achat d’un quai ou des matériaux pour en construire un.
DURABILITÉ
Toute structure construite en bordure d’un plan d’eau sera assujettie à une loi fondamentale: les éléments naturels en provoqueront graduellement la détérioration. Le milieu chaud et humide des rives en été, le soleil, le vent, la pluie, les tempêtes, la neige, le gel, les vagues et la crue des eaux se ligueront pour faire la vie dure à votre quai. Le choix des matériaux et le type de quai seront donc déterminants dans sa longévité.
La partie la plus visible d’un quai, la plate-forme, sera généralement en planches de bois ou de matière plastique. Le bois est le matériau le plus couramment utilisé pour construire les pontages des quais. Son prix est raisonnable, il est facile à manipuler et il est souple.
Certaines espèces de bois conviennent aux milieux humides et vous ne serez pas étonné(e) d’apprendre qu’elles sont aussi les plus coûteuses. Il s’agit du thuya géant, du bois du Brésil, du cyprès, de la pruche et du cèdre, ces deux dernières étant davantage répandues au Québec. Ces essences résistent bien à la pourriture et assurent une certaine longévité à la structure des quais. Peu importe l’essence de bois, il sera préférable de la laisser au naturel, car les produits que l’on trouve dans le commerce pour préserver le bois – peintures, teintures et autres produits chimiques — ne conviennent pas aux pontages des quais et risquent, en s’écaillant, de contaminer le milieu aquatique.
Le bois traité sous pression (pin ou sapin traité à l’arséniate de cuivre chromate) ou autre préservatif alternatif envisageable, sont de plus en plus contestée par les scientifiques des lacs. Ce bois, typiquement de couleur verte, est traité pour résister à la pourriture et il coûte moins cher que les essences de choix comme le cèdre. Cependant il contient des produits chimiques que d’aucuns considèrent toxiques et, pour cette raison, doit être utilisé avec circonspection. Certains se plaignent de réactions allergiques cutanées au contact d’une surface en bois traité. Comme matériau de pontage, il n’est donc pas l’idéal et doit être manipulé avec soin. Le pontage en matière plastique (en polyéthylène massif ou en PVC) est imperméable, imputrescible et il ne requiert aucun entretien. Son coût se compare au revêtement de cèdre et, bien installé, il offre une excellente longévité (cycle de vie).
AMOVIBLE OU PERMANENT ?
Depuis quelques années les quais amovibles, surtout flottants, ont la faveur populaire. Et pour cause! Les quais fixes sont aujourd’hui interdits dans de nombreuses municipalités du Québec. Comme de plus en plus de villégiateurs se soucient de la santé des plans d’eau, le quai amovible s’impose comme seule option possible grâce à son impact limité sur l’environnement et à ses multiples avantages. Comme le nom l’indique, il est possible de retirer le quai amovible de l’eau à l’automne pour l’entreposer sur la berge, bien à l’abri des glaces d’hiver.
Le quai flottant est le quai amovible le plus populaire. De nombreux manufacturiers offrent une grande variété de sections modulaires que l’on peut agencer en fonction de ses besoins, et ce, à des prix abordables. Maintenu en place grâce à des ancres ou à des pieux enfoncés au fond du lac, il faut au moins un mètre d’eau sous le quai pour s’assurer que ses bouées ne frottent pas sur les terres immergées. Afin de suivre le niveau changeant de l’eau, le quai flottant sera relié à la rive par une passerelle d’accès aménagée de façon sécuritaire. Les pontages des quais flottants sont montés sur des bouées en plastique, en fibre de verre ou en aluminium.
Le quai permanent est fixe et installé pour durer. Lourd et intrusif, il est de moins en moins populaire et certains types, en béton notamment, sont carrément interdits dans la plupart des localités. Le quai permanent monté sur pieds tubulaires ou sur pieux fixes reposant sur le fond du lac, est une option pour ceux qui considèrent les quais amovibles trop coûteux ou trop exigeants au chapitre de l’entretien.
Le quai sur pieds tubulaires (des montants d’aluminium ou d’acier galvanisé) est très courant, car peu coûteux à acheter ou à fabriquer, il perturbe peu l’environnement. Il est toutefois plus vulnérable que le quai flottant aux sautes d’humeur de Dame Nature. Montés sur des roues, les quais sur pieds tubulaires peuvent devenir amovibles, car ils sont en général assez légers.
Le quai permanent à encaissement, dont le pontage est fixé à des caissons de bois submergés que l’on remplit de roches et de cailloux, est aussi assez répandu, mais son impact sur l’environnement est suffisamment important pour qu’on évite d’utiliser, même en espaçant les caissons de roches pour permettre la circulation partielle de l’eau sous le pontage, ces quais sont peu recommandables. Ils sont même interdits dans plusieurs municipalités.
RÈGLES À SUIVRE POUR RÉUSSIR SON QUAI
Avant d’acheter un quai préfabriqué ou de vous lancer dans un projet de construction, entrez en contact avec l’inspecteur municipal de votre localité pour connaître les règlements en vigueur concernant l’aménagement des quais et les matériaux interdits d’utilisation.
De plus, tout dépendant de l’endroit où se situe votre chalet, il est possible qu’il vous soit nécessaire d’obtenir des autorisations supplémentaires d’organismes provinciaux ou fédéraux, le ministère de l’Environnement, et la lutte au changement climatique du Québec ou Pêches et Océans Canada, par exemple.
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