Le Québec possède un peu plus de 3,6 millions de plans d’eau douce et ceux-ci constituent une richesse extraordinaire qui participe grandement à la qualité de vie des Québécois et à l’essor économique de plusieurs régions dites de villégiatures.
Il y avait au bas mot avant la pandémie plus de 200 000 propriétaires de chalets au Québec et 1,6 million de Québécois qui vivaient ou séjournaient temporairement dans des chalets. Les propriétaires de chalets contribuent, via leurs taxes et leurs dépenses, à insuffler des milliards de dollars dans les régions, dont certaines d’entre elles survivraient difficilement sans ses apports économiques.
Pourtant, lors d’élections municipales, les villégiateurs propriétaires de résidences secondaires sont considérés comme des citoyens de seconde classe. En effet, il faut savoir que le vote des villégiateurs ne compte que pour un seul vote par résidence secondaire, alors que toutes les personnes de plus de 18 ans d’une résidence principale peuvent voter. Comme on estime généralement leur présence à 2.5 personnes par résidence principale, on constate rapidement l’iniquité à l’égard des villégiateurs. C’est d’autant plus une injustice, que dans plusieurs régions du Québec, les villégiateurs sont souvent majoritaires.
Chez nos voisins Ontariens le ou la propriétaire et son conjoint-e peuvent voter.
Irritant supplémentaire, pour pouvoir voter par correspondance, là où les municipalités ont implanté la procédure, il faut se plier à des échanges postaux de documents qui en découragent plusieurs.
Pour faire élire un de leur représentant, les villégiateurs doivent non seulement voter, ce qui pour en élections municipales est déjà tout un défi, mais ils doivent massivement et unilatéralement voter pour le même candidat pour compenser leur faible poids électoral.
Aberration supplémentaire, certaines associations de lacs refusent de transmettre à leurs membres, et donc aussi aux résidents saisonniers, via leurs courriels, les informations sur les candidats aux élections municipales. Ce faisant, ces associations de lacs, privent les résidents saisonniers de recevoir les informations nécessaires à leur prise de décision. Comme les municipalités ne peuvent utiliser leurs banqes de courriels pour transmettre des informations partisanes, les résidents saisonniers se retrouvent pratiquement exclus des débats municipaux. Cette pratique des associations de lacs doit être dénoncée vivement pour le bien de la démocratie municipale, alors que les associations pourraient jouer un rôle majeur à cet égard.
Ce biais démocratique a pour conséquence que les villégiateurs s’intéressent de moins en moins aux élections municipales, laissant aux résidents permanents, qui sont souvent minoritaires dans leurs communautés, le pouvoir de faire des choix de gouvernance trop souvent aux antipodes des intérêts des villégiateurs.
Il est grand temps que le Gouvernement du Québec mettre fin à cette pratique inéquitable, et qu’il profite de l’accès universel à l’internet pour introduire le vote numérique, ce qui faciliterait l’implication des villégiateurs dans les élections municipales.
Nous sommes en 2022 après tout !
LACS ET CHALETS