La plupart des lacs du sud du Québec doivent leurs dimensions à la présence de barrages plus ou moins importants en termes de retenue d’eau. Ces lacs font partie de notre patrimoine lacustre. Plusieurs riverains ont fait l’acquisition de leurs chalets sur le bord de ces lacs.
Il y a actuellement plus ou moins 200 000 propriétaires de chalets au Québec, et leurs présences sont des sources importantes de revenus, voire essentielles, pour les municipalités rurales.
Il y a actuellement une certaine tendance à vouloir démanteler quelques-uns de ces barrages dans plusieurs régions. Plusieurs associations de lacs doivent assurer le suivi de ces barrages et prendre des assurances à gros prix pour la responsabilité civile qui en découle.
Ce serait une grave erreur d’aller en ce sens.
D’abord parce que les niveaux d’eau s’abaisseraient souvent d’une manière drastique laissant à découvert une bande riveraine propice, en autres, à l’implantation de plantes exotiques envahissantes telle que le roseau commun, pratiquement impossible à éradiquer une fois implanté.
D’autre part avec cette baisse de niveau de l’eau il y aurait une perte de profondeur ce qui entraînerait possiblement, selon les lacs, un réchauffement prématuré des lacs et la stimulation de la production de phytoplancton, dont les cyanobactéries.
De plus, lorsqu’ils sont présentes, le mouvement des embarcations à moteur serait plus susceptible de remettre en suspension les sédiments de fond des lacs, sédiments souvent chargés en éléments nutritifs. Les eaux s’en trouveraient brouillées et enrichies en phosphore notamment.
PROTÉGER ET RESTAURER NOTRE PATRIMOINE LACUSTRE
Sur le plan de la biologie des lacs, il est certain que les espèces qui fraient en contrebas des rives seraient grandement affectées au point de probablement remettre en question leur présence dans le futur plan d’eau. Les huards, par exemple, dont les pattes sont situées vers l’arrière de leurs corps seraient dans certains cas, selon les pentes, dans l’impossibilité d’atteindre leurs sites de ponte situés dans les premiers mètres des rives végétalisées actuelles.
Ce ne sont là que quelques exemples qui militent en faveur du maintien des barrages lacustres.
LACS ET CHALETS