Pour plusieurs, la vie au chalet rime avec feu de foyer. Le chauffage au bois est un bon moyen d’assurer le chauffage de son chalet à moindres coûts, et d’instaurer instantanément une ambiance si caractéristique de la vie de chalet.
Selon les données disponibles, il y aurait tout prêt de 200 000 chalets et camps forestiers au Québec. On estime que plus de 650 000 ménages québécois utilisent du bois pour se chauffer. Pour le tiers de ces ménages, le bois constitue la principale source d’énergie pour le chauffage. Il en résulte annuellement une quantité de bois consommée de l’ordre de plus de 5 millions de tonnes.
Or la combustion du bois de chauffage génère en moyenne 1,5 % de cendres (poids sec), soit plus de 75 000 tonnes de cendres de poêles à bois domestiques annuellement.
En milieu urbain et rural, l’usage du bois comme mode principal de chauffage est de plus en plus contesté en raison des émissions atmosphériques qui lui sont associées : particules fines, dioxines et furanes et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Tous des éléments reconnus comme étant cancérigènes.
Disposition
On connaît peu de choses sur la disposition des cendres au Québec. On considère qu’en milieu urbain, la plupart des cendres se retrouvent au rebut ou encore qu’elles soient répandues sur les terrains résidentiels ou dans les boisés environnants.
Les cendres sont reconnues comme un substitut à la chaux agricole et aux engrais potassiques et phosphorés. C’est pour cette raison qu’elles sont utilisées en agriculture biologique. Il faut cependant s’assurer qu’elles ne contaminent pas les sols en raison notamment de leurs fortes teneurs en métaux lourds.
Les directives agronomiques suggèrent de ne pas épandre plus de 70g par mètre carré à la fois, soit l’équivalent de 1/3 de tasse. De plus, il est recommandé de ne pas épandre plus de 2 tasses par mètre carré aux trois ans, et d’éviter d’épandre sur un sol présentant un pH supérieur à 7.
Refroidies (3 semaines), elles peuvent aussi être insérées dans le composteur domestique ou dans le bac de la collecte des résidus organiques lorsque le service est disponible. L’ajout de cendres permettrait d’accélérer le processus de compostage, de rehausser le pH, d’augmenter la température, d’absorber l’humidité et de diminuer les odeurs. Cet ajout doit cependant être reparti dans le temps et en faible quantité, soit, pas plus de 4 % poids/poids.
Risques environnementaux pour les lacs
L’épandage de cendres sur des terrains riverains n’est pas sans risques environnementaux pour les lacs. Comme les cendres de bois présentent de véritables propriétés agronomiques, dont de fortes concentrations en phosphore, leur usage exige un encadrement serré. Nous savons que la présence de sources de phosphore autour des lacs est à proscrire en raison de ses effets négatifs sur le vieillissement accéléré de ceux-ci.
Lire aussi: TROIS ACTIONS SIMPLES POUR ÊTRE UN RIVERAIN ÉCORESPONSABLE
Pour cette raison, il est suggéré d’éviter d’épandre des cendres directement sur des terrains riverains, en particulier lorsque la pente du terrain est importante (15 % et plus), de manière à éviter le lessivage du phosphore contenu dans les cendres vers le lac. Il en est de même d’ailleurs pour tous les engrais, qu’ils soient organiques, minéraux ou issus du compost.
Inutile de mentionner qu’il faut éviter à tout prix de rejeter ses cendres sur les routes ou dans leurs fossés.
La meilleure pratique eu égard aux cendres de bois consiste à les enfouir dans le sol. En effet, les réactions chimiques entre le phosphore et le sol, en particulier dans les sols au nord du Saint-Laurent (Laurentides), viennent freiner la mobilité du phosphore par des processus d’adsorption chimiques.
En second lieu, il est toujours possible d’épandre des cendres de bois sur des surfaces de sols lorsque ceux-ci sont délimités par des plates-bandes, ce qui limite le transport des cendres vers le lac.
Bien que les cendres de bois domestiques aient une valeur agronomique importante, il n’est pas recommandé d’en faire usage sur les terrains riverains à moins de les enfouir dans le sol ou encore de les épandre dans des milieux limitant le ruissellement.
LACS ET CHALETS