Un peu d’histoire

Que ce soit dans les camps de bûcherons, les camps de chasse, les anciennes colonies de vacances, les anciennes maisons rurales ou encore aux chalets, les bécosses ont toujours fait partie du patrimoine architectural rural québécois.

La bécosse est en fait une latrine extérieure, terme mieux connu dans le monde francophone. Les bécosses ou latrines sont des lieux d’aisance que l’on rencontre un peu partout dans le monde. 

Il semble que le mot bécosse provient du glissement du mot anglais back-house, vers le mot backhosse, puis finalement vers le mot bécosse. Il en est de même du mot pitoune, qui provient du glissement du mot happy-town, terme utilisé par les patrons anglophones pour décrire les camps de bûcherons. Autre exemple de glissement, dans la région de Québec, le mot short-cut est même devenu charcotte tel qu’on peut le lire sur des anciennes cartes de la ville de Québec (Sillery).

Au Québec, jusqu’à tout récemment, plusieurs chalets rudimentaires en étaient pourvus. Il n’est d’ailleurs pas rare d’en retrouver encore aujourd’hui sur des terrains riverains, bien restaurer, comme une sorte de témoin nostalgique d’une autre époque, du temps que les chalets étaient des bâtiments rudimentaires occupés que quelques semaines par année.

La bécosse est un trou dans le sol, surmonté d’un cabanon pour assurer la discrétion de l’usager et le protéger des intempéries. Au Québec, très souvent, un siège était installé au-dessus du trou pour assurer un meilleur confort. En Afrique, par exemple, les latrines ont rarement de siège. La latrine s’apparente alors plus à une toilette à la turque.

En Chine, par exemple, en dehors des grands centres, ils en existent même des formats communautaires.

Les bécosses sont restées dans l’imaginaire de plusieurs générations de villégiateurs en raison des odeurs nauséabondes qui en émanaient. Nous savons aujourd’hui que ces odeurs étaient le résultat d’une mauvaise conception. En effet la décomposition des matières fécales doit obligatoirement se faire à l’air libre, dans un milieu sec. Les odeurs de putréfaction se produisent inévitablement quand l’eau s’infiltre à l’intérieur de la fosse ou quand celle-ci a été creusée dans un endroit où le niveau de la nappe d’eau souterraine est élevé.

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Le boss des bécosses

Avec le développement accéléré de la villégiature autour de lacs dans les années soixante-dix et quatre-vingt, plusieurs riverains ont commencé à créer des associations de propriétaires riverains, associations dédiées généralement à la protection de lacs. Avec la création du Ministère de l’Environnement (1979 est alors venu un programme, Le programme des lacs, dont le but était d’éduquer et de sensibiliser les riverains aux actions à mettre en place pour protéger leurs lacs.

C’est dans le cadre du déploiement de ce programme que monsieur Tony Le Sauteur, décédé en 2016, est devenu un leader dans le domaine de la protection de lacs au Québec. Il était fort apprécié des riverains, car son approche reposait sur la participation citoyenne.

Aussi curieux que cela puisse paraître, monsieur Le Sauteur était un défenseur du maintien des bécosses autour des lacs :

(…La  bécosse  a bien des avantages. L’avantage de la « bécosse », c’est qu’elle fonctionne à sec contrairement à nos cabinets d’aisances, grand confort, qui évacuent de trois à cinq gallons d’eaux polluées à chaque usage, des eaux qu’il nous faut ensuite épurer par le biais de coûteuses installations septiques. Au Québec, le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées considère la « bécosse » comme une alternative valable pour les camps de chasse et de pêche et tout chalet sans eau courante, pour ceux qui aiment se retrouver dans un véritable milieu sauvage. Elle peut avantageusement remplacer l’installation septique avec élément épurateur classique ou modifié).

La bécosse n’est pas enterrée

Il est encore possible aujourd’hui, en toute légalité, et sous certaines conditions, de construire des bécosses. Parmi ces conditions, les caractéristiques du terrain récepteur jouent un rôle déterminant. Le sol du lieu d’implantation doit être très perméable. De plus le niveau des eaux souterraines, du roc ou de toute couche de sol imperméable doit se trouver obligatoirement à plus de 1,2 m sous la surface du sol.

Pour de plus amples informations concernant les conditions réglementaires, les normes de construction, ainsi que des croquis de construction, nous vous encourageons à prendre connaissance du document suivant: TRAITEMENT DES EAUX USÉES DES RÉSIDENCES ISOLÉES – Guide technique

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