ABSTRACT
Since the waves behave like sound waves, what is really in question is their superposition following the disorderly passages of the boats, which no study has really addressed given the difficulty of the subject. Crossing wave packets generate more pronounced valleys and peaks due to their overlap and the additivity of their energy. It is these waves that cause problems on the water bodies, both for users and residents, some of whom are seeing their shores erode, while others watch helplessly when their docks are broken.
VOUS AVEZ DIT 300 M ?
Quel ne fut pas notre surprise de lire dans Le Nouvelliste du 18 mai dernier, dans un texte portant sur la cohabitation des usages sur la rivière Saint-Maurice, une recommandation du maire de Trois-Rivières, monsieur Jean Lamarche, suggérant aux usagers du ski nautique de se maintenir à une distance de 300 m des rives.
Notre surprise tient au fait que dans le cadre de lectures portant sur les lacs, nous ne cessons de croiser, tel un chiffre transcendant, le chiffre de 300 m comme étant la distance à maintenir entre les embarcations motorisées et les rives pour éviter les effets érosifs des vagues de batillage sur les rives.
Ce chiffre de 300 m, qui circule abondamment au Québec, provient d’une étude qui a été réalisée en 2014 (Raymond et Prairie) sur les lacs Lovering et Memphrémagog en Estrie.
UNE MESURE NON-FONDÉE
Sans entrer ici dans les détails, soulignons que cette étude ne portait nullement sur l’érosion des berges, et le protocole de l’étude prenait des mesures de la turbulence de l’eau et des remises en suspensions des sédiments sous l’eau en avant des rives, suite aux passages de différentes embarcations et à différentes vitesses. Aucune mesure n’a été prise pour une distance de 300 m puisque que le protocole prévoyait des mesures à des distances de 100 m, 150m et 200 m.
Les auteurs de l’étude se sont livrés à des extrapolations, ce qui leur a fait dire qu’à une distance de 300 m les effets du passage des embarcations sur les rives revenaient à des conditions normales, sans qu’on ne nous ait jamais expliqué ce qu’étaient des conditions normales. C’est de la que vient le fameux 300 m que nous retrouvons aujourd’hui dans plusieurs recommandations ici et là autour des lacs.
D’autre part, contrairement à ce qui est souligné par le maire de Trois-Rivières, cette recommandation ne touche aucunement le ski nautique, puisque cette activité, en mode remorquage, est sans effet sur les rives selon la plupart des données scientifiques sur le sujet.
En effet, ce sont les bateaux ballastés (wakeboat) qui sont en cause. Ces derniers sont fabriqués pour spécifiquement générer des vagues surdimensionnées. Ces bateaux fonctionnent selon deux modes wakeboard et wakesurf (l’usager n’est pas remorqué mais surf sur la vague). Ce sont ces modes opératoires qui génèrent des vagues surélevées. Ces vagues sont hautes à ce point que contrairement aux vagues de vents, elles se brisent et perdent une grande partie de leurs énergies dans les premiers 50 m de leur source comme cela a été fort bien documenté dans des études américaines plus récentes (Goudey et Girod, 2018). D’ailleurs ces études récentes réalisées avec des instruments de mesures sophistiqués en arrivent à formuler des recommandations qui visent à maintenir les embarcations avec ballasts à des distances variant entre 60 et 100 m des rives et dans la mesure du possible à diriger les vagues (mode wakesurf) vers des rives déjà affectées par les vagues de vents en raison de leur équilibre hydrodynamique déjà atteint entre le plan d’eau et la rive.
ATTENTION AUX DÉSORDRES ONDULATOIRES
Puisque les vagues se comportent comme des ondes, ce qui est réellement en cause est leur superposition faisant suite aux passages désordonnées des embarcations, ce qu’aucune étude n’a vraiment abordé compte tenu de la difficulté du sujet. Des paquets d’ondes qui se croisent génèrent des creux et des crêtes plus prononcés en raison de leurs superpositions et de l’additivité de leur énergie. Ce sont ces vagues qui causent des problèmes sur les plans d’eau, autant aux usagers qu’aux riverains, dont certains voient leurs rives s’éroder, alors que d’autres assistent impuissants aux bris de leurs quais.
On ne peut évidemment pas demander aux usagers et à un maire de connaitre les conditions hydrodynamiques d’un plan d’eau. C’est pour cette raison qu’il est important de baliser cette pratique et de sensibiliser les usagers de cette pratique. Pour ce faire, il est essentiel de confier cette tâche à un professionnel dans le domaine de l’environnement lacustre.
Pour recevoir notre infolettre, cliquez ici: www.lacsetchalets.com
LACS ET CHALETS