Les sels de voirie sont utilisés pour enlever la glace des surfaces comme les routes, les trottoirs et les stationnements. Lorsque que nous parlons des sels de voirie, nous sommes souvent préoccupés par les effets que le sel peut avoir sur nos véhicules, les pattes de nos chiens ou sur nos bottes d’hiver.

Nous devrions aussi avoir des préoccupations environnementales, car le sel de voirie finit par se retrouver dans nos sols, nos lacs et nos rivières. L’eau salée s’écoule dans nos sols et nos plans d’eau par le ruissellement de surface et les conduites d’eaux pluviales, et finit par se retrouver dans les eaux souterraines. Cela favorise le stockage à long terme du sel dans l’environnement et a un impact sur la vie aquatique d’eau douce, les infrastructures et l’eau potable.

Plus un problème uniquement hivernal

Les travaux de Donald Jackson (Université de Toronto)1 ont montré que des concentrations élevées de chlorure – qui sont fortement corrélées avec le sel de voirie – peuvent maintenant être trouvées tout au long de l’année dans les systèmes d’eau douce.

Le sel de voirie présente un risque pour les espèces aquatiques d’eau douce, qui dépendent de faibles niveaux de sel. Les espèces d’eau douce ont des adaptations biologiques spécifiques aux faibles niveaux de sel, contrairement à leurs homologues océaniques qui ont différents types d’adaptations.

Des études montrent que des concentrations accrues de chlorure, associées au sel, peuvent entraîner des perturbations dans les réseaux trophiques, car les espèces sensibles sont stressées à des concentrations élevées. Pour un organisme aquatique, le stress salin peut entraîner le détournement d’énergie pour maintenir son fonctionnement de base, ce qui signifie que moins d’énergie est consacrée à sa croissance et à sa reproduction.

Il a été constaté que des concentrations élevées de sel entraînent une diminution de la masse d’œufs pour les organismes aquatiques et une diminution du taux de croissance. Cela signifie essentiellement que les espèces sensibles peuvent éventuellement être «filtrées» des réseaux trophiques, entraînant un déclin de la biodiversité.

 

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Le salage des routes entraîne de fortes concentrations de chlorure et de sodium dans les eaux locales. L’augmentation de la concentration de chlorure dans les approvisionnements en eau potable peut entraîner une corrosion plus rapide des infrastructures d’eau potable, comme les puits et les conduites privés et municipaux. Cela diminue la sécurité de l’eau potable. L’augmentation des concentrations de sodium est également préoccupante pour les personnes souffrant d’hypertension.

Efforts pour réduire le sel de voirie

Les sels de déglaçage ont été utilisés pour la première fois dans les années 1940 en Amérique du Nord, et comme son utilisation a augmenté de façon exponentielle avec l’urbanisation et l’expansion des routes, le chlorure de sodium est devenu le plus populaire. Avec une meilleure compréhension des risques pour l’environnement et la santé humaine au fil du temps, les efforts visant à réduire l’utilisation des sels de voirie comprennent l’utilisation d’alternatives telles que le jus de betterave, mais elles s’accompagnent de préoccupations environnementales, comme l’introduction de plus de nutriments dans les systèmes aquatiques.

 

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Une meilleure gestion de l’application de sel autour des lacs et des cours d’eau doit être appliquée. Il faut atténuer notre dépendance au sel de voirie en hiver.

La pollution par les sels de voirie est un problème sur lequel on peut agir immédiatement, car des mesures peuvent être prises au niveau individuel, et aux niveaux municipal et provincial. Nous devons agir rapidement pour assurer un avenir moins salé à nos cours d’eau douce et nos lacs.

 

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Note 1 : https://www.facetsjournal.com/doi/full/10.1139/facets-2020-0068