Depuis quelques années, les médias populaires ont souvent fait allusion à la prétendue présence de cougars (Puma concolor) vivant à l’état sauvage au Québec. Malgré l’absence de preuves scientifiques irréfutables, certains continuent d’affirmer que le cougar existe à l’état sauvage au Québec, en se basant principalement sur l’identification génétique de poils récoltés sur des dispositifs développés et vendus à cette fin et déployés en milieu naturel.
Dans un article récent (Larivière, 2012), a souligné certaines des faiblesses scientifiques de cette méthode ainsi que l’incongruité des autres preuves ayant amené certains à déclarer l’omniprésence du cougar au Québec. L’auteur, mets particulièrement en évidence le fait que la biologie et l’histoire naturelle du cougar, telles qu’on les connaît ailleurs en Amérique du Nord, ne concordent pas avec les prétendus éléments de preuves récoltés jusqu’à maintenant.
De plus, les analyses récentes du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) rapportent que la densité de caméras de surveillance en forêt utilisées surtout par les chasseurs peut dépasser 1 caméra/km2 dans certaines régions et malgré cela, aucune photo de cougar n’a encore été rapportée.
Cela dit, la question fondamentale n’est pas de savoir s’il est possible d’observer sporadiquement un cougar en liberté au Québec, car plusieurs juridictions estiment qu’il existe un grand nombre de cougars détenus illégalement en captivité sur leur territoire. Il est donc possible que certains de ces animaux s’échappent occasionnellement de captivité ou soient libérés volontairement ; un de ces animaux exotiques a d’ailleurs été abattu au Québec en 1992.
La question est plutôt d’établir s’il existe, au Québec, une population de cougars qui se nourrissent, se reproduisent et survivent à l’état sauvage sans interventions humaines. Il est injustifié de considérer le cougar comme une espèce sauvage en l’absence complète de preuves.
Au Québec, le MRNF considère actuellement le cougar comme une espèce faisant partie de la « liste principale », donc « susceptible d’être régulièrement observée sur le territoire québécois ». Selon Larivière (2012), cette classification devrait être réévaluée puisqu’il n’y a aucune preuve de la présence d’une population et aucune preuve de reproduction en nature.
Le Québec va probablement accueillir de nouvelles espèces durant les prochaines décennies à cause des changements climatiques et les gestionnaires et biologistes doivent demeurer ouverts à l’idée de recenser de nouvelles espèces. Cependant, il est prématuré de déclarer le cougar comme espèce « omniprésente » ou « susceptible d’être régulièrement observée sur le territoire québécois », alors qu’il n’existe encore aucune preuve scientifique de l’existence de cougars vivants à l’état sauvage au Québec.
Le couguar est reconnaissable à sa grande taille, à son pelage fauve uniforme et à sa grande queue. Le couguar adulte peut atteindre au-delà de 2,5 m, la queue mesurant entre 50 et 90 cm. Le couguar mâle adulte pèse entre 63 et 103 kg, la femelle étant beaucoup plus petite (de 35 à 60 kg). Cet animal se distingue du lynx du Canada et du lynx roux par sa longue queue équivalant au tiers de sa longueur totale.
LACS ET CHALETS
Référence: Larivière, S. 2012. Les cougars sauvages au Québec: une croyance non appuyée par la science. Le Naturaliste Canadien. Vol. 136, No. 3.